Cuerdas del Campo

RYTHMES ET ARRANGEMENTS DES MELODIES
Toutes les pièces représentent des rythmes argentins ou andins (1) , soit pour être dansés, soit pour être chantés. La codification des rythmes est toujours schématique et restrictive dans la mesure où, comme dans le « swing » du jazz, il faut ressentir et jouer avec un balancement que l’on ne peut codifier. De plus, il existe de nombreuses variantes que le musicien a tout loisir d’introduire, soit pour une cadence, soit pour une modulation, etc.
La reprise de la mélodie ne signifie pas, à mon sens, que l’on doive la jouer fidèlement du début jusqu’à la fin de la pièce, en respectant le nombre des couplets. Il s’agit plutôt de créer une version instrumentale, avec des développements harmoniques et rythmiques qui prolongent sans répéter. De manière générale j’ai choisi de respecter le plan formel en jouant d’abord la mélodie, ensuite en y mêlant des variations, pour enfin jouer seulement d’autres variations, mais, le plus souvent, de telle sorte que l’on puisse chanter la mélodie du début jusqu’à la fin.

MILONGA (« Los hermanos », « Los ejes de mi carreta »)
Parmi toutes les étymologies (2) nous retiendrons celle qui nous paraît la plus probable, à savoir la racine africaine que l’on retrouve dans le golfe de Guinée, « mulonga », « melonga », signifiant « parole ». Il s’agit d’une forme chantée, dont l’accompagnement est fondé sur une accentuation en syncope des doubles croches (c.f. premières mesures de « Los hermanos »), les accents se notent par la voix du bas, et si le rythme fait facilement penser au tango, c’est parce qu’il en est l’ancêtre.

La milonga est un chant qui touche à des types très différents : amoureux, satirique, historique, mais son intérêt majeur réside dans l’emploi qu’en ont fait les « payadores », équivalent criollo des troubadours, ou encore des berxularis basques, car les payadores sont des chansonniers qui modifient à volonté la trame narrative de leur geste, en improvisant des vers, sur un fond de méditation philosophique mélancolique, comme la célèbre milonga très autobiographique d’ Atahualpa YUPANQUI « El payador perseguido » : « le troubadour persécuté ».


ZAMBA (« Luna Tucumana », « Viene clareando ») C’est la danse nationale d’Argentine, et une des préférées d’ Atahualpa YUPANQUI. Très proche de la cueca chilienne, c’est depuis le même pays qu’elle est arrivée en Argentine. La danse de couple séparé s’exécute sur un tempo assez lent, destiné à illustrer la langueur amoureuse. Le rythme fondamental est celui qui est joué en fin de phrase, en rasgueado, mais il peut donner lieu à de nombreuses variations.

CHACARERA (« La colorada », « La del gualicho ») Probablement originaire du Pérou, la chacarera tire son nom d’un mot quechua, la « chacra », désignant un petit lopin de terre servant de potager. La chacarera est la femme qui travaille à la ferme, ce qui explique l’importance de cette danse dans le milieu rural. Les textes des chansons sont très souvent assez sarcastiques, la danse très vive, et l’accompagnement très riche en variations rythmiques. Il n’est pas rare que le guitariste joue en « rasgueados » du début jusqu’à la fin, pendant que le
« bombisto » joue à peine le rythme de base, tant les variations sont nombreuses, surtout dans les interludes où il joue volontiers seul.

1. La distinction n’est pas toujours facile, dans la mesure où la musique traditionnelle argentine est fortement influencée par la musique indienne, mais elle a également créé ses propres rythmes. 2. C.f. Ritmos y formas Sudamericanos, Jorge CARDOSO.

Viene clareando

Viene clareando

Recuerdos del Portezuelo

Recuerdos del Portezuelo

Punay

Punay

Piedras del norte

Piedras del norte

Para don Ata

Para don Ata

Luna tucumana

Luna tucumana

Los hermanos

Los hermanos

Los ejes de mi carreta

Los ejes de mi carreta

Lluvia de recuerdos

Lluvia de recuerdos

La del gualicho

La del gualicho

La colorada

La colorada

Juegos de ninos

Juegos de niños